jeudi 29 octobre 2009

De Bangalore a Hampi



Changement de décor
Nous avons laissé nos vestes Goretex et nos grosses chaussures de randonnée pour faire place à des vêtements plus légers. Finis les longs treks et les nuits glaciales en haute altitude. Nous sommes maintenant sur le mode balade et découverte. Au programme des semaines à venir : plages et cocotiers sur la côte ouest de l’Inde, plantations de thé sur les hauteurs, backwaters du Kerala. Des rencontres insolites, des plats exotiques, des saveurs et des épices, agrémentés de fruits à volonté : bananes, ananas, noix de coco... jus de fruits, lassis et pancakes ; le tout en sauce indienne.

Bangalore
Nous voici donc en Inde du Sud, avec une  arrivée sur Bangalore, capitale de l’État du Karnataka après 1h30 de vol entre Katmandu et New Delhi puis 3h de New Delhi à Bangalore et de longues heures d’attente dans les aéroports. Rien de particulier à voir à Bangalore : c’est une ville indienne aussi frénétique que les autres mais une étape nécessaire pour la suite de notre voyage. Nous sommes partis rapidement en train sur Hampi - 16 heures de trajet dans un train ou couraient les blattes..., une nuit pas terrible

Ricshaws à Bangalore

Hampi
Hampi est une petite ville au nord de Bangalore dont la richesse tient a ses trésors archéologiques : 400 temples sur 30 km2, datant du XIVe siècle. Hampi était une cite florissante a cette époque au carrefour de routes commerciales d epices et de tissus, dominée par une dynastie de Rois, celle des Vijarayana. La cite a été détruite en 1565 suite a une guerre entre Hindous et Musulmans. Tombee dans l oubli, elle a ete redécouverte au 18e siècle par un explorateur Anglais puis classée au patrimoine mondial de l UNESCO dans les années 1980. Beaucoup de temples sont très bien conserves, celui de Shiva, au centre du village ou bien encore ceux des différentes réincarnations de Vishnou. Vishnou aurait eu 9 réincarnations depuis que la religion hindouiste est née -5000 ans avant JC- ; les Indous attendent la 10e d ici 2013 sous forme de cheval blanc ; la 9e n'étant autre que Boudha lui même... c est la que se rencontrent ou s'éloignent les 2 religions... Le film Hanuman a été tourne ici puisque le Dieu Singe serait ne a Hampi et aurait ici aide le prince Rama a sauver son épouse Sita des mains du démon Ravana après 15 ans de captivité... Une belle leçon de culture hindouiste ! Enfin, Hampi est situe dans un décor splendide de palmiers, bananiers et rochers. Un détour qui vaut la peine.


jeudi 22 octobre 2009

Trek dans la Vallee du Langtang - 10 jours


Un trajet éprouvant... mais ou donc allons-nous ?
Nous sommes partis faire un trek dans la Vallée du Langtang située a environ 120 km au nord de Kathmandu et a 15 km de la frontière tibétaine. Ce trek nous avait ete conseille par des Français rencontres au Ladakh pour la diversité de ses paysages, sa faible fréquentation touristique, ses villages et sa population d origine tibétaine. Nous avons effectue ce trek sans guide ni porteur et avons pris un minimum d affaires -le juste nécessaire- pour ne pas trop alourdir les sacs a dos. Nous avons quitte la guest house de Kathmandu tres tôt le matin pour prendre le bus local en direction du village de Syabrubesi, point de départ du trek. Comme nous le savions déjà, le terminal des bus est un terrain vague, glauque, avec un va et vient permanent de vendeurs de tout et de pas grand chose... bref, l endroit ne ressemble en rien a un terminal de bus. Mais le pire restait a venir : le bus lui même. Impossible d imaginer l'état de délabrement du véhicule ; de tous les bus locaux que nous avons pris depuis bien longtemps durant nos voyages, celui ci méritait la palme d or. On a échange des regards... que faire ? partir quand même ou redescendre ? d autant que nous savions que le trajet devait être long et la route en mauvais état. Les fauteuils n'étaient plus que des morceaux de mousse rattaches a leurs portants, l'allée centrale était encombrée de sacs de riz, de farine et de nos propres sacs a dos sur lesquels il fallait grimper sans se cogner le dos ou la tête, pour accéder a nos deux minables places du fond. Quelle galère... le bus démarre enfin. Au bout de quelques minutes, les premiers virages qui n en finiront pas jusqu’à Syabrubesi. Sur les 3 premières heures du trajet, la route est goudronnée mais étroite et pleine de bosses. Et comme lors de chaque trajet, beaucoup sont malades et rendent par la fenêtre ouverte ce qu ils ont dans l estomac ou bien alors dans les traditionnels sacs en plastique noirs qui finissent aussi de toute façon par la fenêtre. Ensuite, la route a fait place a une piste de terre, de cailloux, de nids de poules, de trous... nous sommes chahutes sur nos sièges, nous sommes secoues comme des pruniers. En principe cela aurait du encore dure ainsi pendant 4h ou 5h de montées et de descentes. Sauf que le bus est tombe en panne. Pendant une heure environ nous avons attendu, comme tout le monde, sur le cote de la route en plein soleil, l'arrivée improbable d un autre bus. Et coup de chance : alors que nous nous éloignons pour nous mettre a l ombre, un véhicule pick up 4x4 arrive au détour de la piste. Deux jeunes femmes de Kathmandu travaillant pour le département des routes népalais (sic !) sont a bord avec leur chauffeur. Nous décidons d'arrêter le véhicule et de leur demander de nous emmener. Nous finirons donc le trajet installes un peu plus confortablement et arriverons en fin de compte a Syabrubesi près de 12 heures après être partis de Katmandu. On sait que les voyages c est aussi ça ! Mais il est difficile de décrire a quel point les gens sont trimbales ici de façon inhumaine, sauvage, entasses dans ces amas de tôle ou suspendus aux échelles et sur les toits comme des bestiaux qui d ailleurs font souvent partis du voyage : poules, chèvres...
Nous avons oublie tout ça pendant notre magnifique trek et au retour, la chance nous a souri : on a pu négocier un retour en jeep sur Kathmandu car le chauffeur devait de toute façon repartir... cela arrangeait donc tout le monde.

Un trek sublime, on ne regrette rien !
Nous sommes donc partis du village de Syabrubesi a 1200m d altitude et sommes montes sur 2 jours jusqu a Kyanjing Gompa a 3700 m. La montee se fait generalement sur 3 jours ce qui permet des etapes plus courtes. En cours de route, les lodges dans les villages ou entre les villages permettent de faire etape pour la nuit et de se restaurer. Ils sont cependant moins nombreux et souvent plus rustiques que sur le circuit des Annapurnas (seau d eau pour se laver par exemple, mais on est ainsi au coeur de la nature). En montant, on traverse des paysages changeant, passant de la foret tropicale a la haute montagne. Les villages, et notamment celui de Langtang, sont peuples d exiles tibetains, les maisons sont tradionnellement en bois fonce et une seule piece enfumee par le feu de bois sert de cuisine et de chambre pour les familles. L une d entre elles nous a invites a boire un the au lait de yak. C est assez fort mais tres bon et nourrissant. Les troupeaux de yaks sont partout dans la montagne a partir de 3000m. Les yaks sont traits tous les jours et le lait recupere pour faire du fromage, un peu caoutchouteux mais bon quand meme !
Nous sommes restes 4 nuits a Kyanjing Gompa, c est le dernier village de la Vallee donc le dernier endroit ou l on trouve des lodges ; il faut etre equipe d une tente si l on souhaite bivouaquer plus loin. Nous avons fait de superbes randonnees au depart de ce village : un premier sommet juste au dessus du village a 4400m en 5h AR, un autre - le Tcherko Ri- a 4980m au sommet duquel la vue a 360 degres est epoustouflante. On domine toute la Vallee d un cote, on a l impression de l autre, de toucher les sommets enneiges de la chaine de montagne qui a 7000m fait frontiere avec le Tibet. La montee au Tcherko Ri est assez difficile, tres raide ; il nous a fallu 3h30 pour monter et 2h30 pour redescendre mais le spectacle une fois en haut est une recompense. Nous sommes aussi alles jusqu a la Vallee des Glaciers qui prolonge sur l Est la Vallee du Langtang en 8h de marche aller-retour.
La descente de Kyanjing Gompa a Syabrubesi se fait la plupart du temps par le meme itineraire que la montee. Nous avons cependant essaye une variante qui nous avait ete conseillee par des Anglais rencontres au depart et que nous n avons pas regrette : nous sommes redescendus sur 3 jours en faisant etape au village de Langtang la 1ere nuit. Puis a Rimche, le 2eme jour, sommes remontes sur le village de Sherpagon au lieu de continuer de descendre. Le sentier en balcon domine toute la vallee, il est splendide. Nous avons passe la nuit a Sherpagon, dans un lodge tenu par une famille tres pauvre avec 3 jeunes enfants, que nous avons ainsi pu aider.
Au final, nous ne regrettons pas d etre alles dans la region du Langtang, bien au contraire. On y a vu des paysages qui nous ont meme plus eblouis que ceux des Annapurnas.

C est sur ce trek que nous terminons cette longue etape himalayenne de notre tour du monde, bien muscles et tellement contents des parcours, itineraires, et autres treks que nous avons effectues pendant 3 mois entre Ladakh et Nepal. Nous partons pour l Inde du Sud le 24 octobre, une autre forme de voyage et sans doute d endurance !!! 




mardi 6 octobre 2009

Tour des Annapurnas - 15 jours

Pokhara le 6 octobre.
Nous sommes arrives ce matin dans la petite ville de Pokhara apres 15 jours de trek autour des Annapurnas. Nous sommes partis du village de Besi Sahar a 820 m d altitude. Nous avons chemine tout d abord et pendant 3 jours a travers des paysages tropicaux : rizières, bananiers, végétation dense et humidité jusqu’à atteindre la moyenne montagne a partir de 2000m environ. La foret de conifères a alors succède et on a commence a voir les hauts sommets enneiges culminant entre 6000 et 8000 m et traverse de nombreux villages pittoresques. A partir de 3500 m, le paysage change encore avec plus d'aridité et de fraicheur. Enfin, au bout du 9eme jour de marche nous avons passe, très tôt le matin, le plus haut col piéton du monde a 5410 m d altitude, le fameux Thorong La, avant de redescendre le même jour sur un dénivelé de 1600 m jusqu'aux portes du Mustang. A partir du 10eme jour nous avons poursuivi notre chemin en continuant a descendre lentement a travers les villages et au bout de quelques jours, nous avons retrouve le climat et les paysages du départ. Les deux derniers jours du trek ont demande beaucoup d'énergie : du village de Tatopani a Ghorepani, il nous a fallu monter 1800 m de dénivelé et 3000 marches d escaliers de pierre inégaux et parfois glissant dans la journée ; et le lendemain, descendre de nouveau de 1400 m jusqu'a Birethanti dans les mêmes conditions. Ce fut hier le dernier jour de notre trek.
Nous sommes contents et fiers d avoir réalise ce tour mythique. Malheureusement il ne nous semble plus aussi mythique que sa réputation le laisse penser car sur certaines parties une piste sableuse et caillouteuse a remplace le sentier du trek. A tel point qu il nous a semble plus opportun de prendre un bus sur une étape de Marpha a Ghasa et nous ne l avons pas regrette compte tenu de la poussière drainée par les jeep et les bus sur ce parcours. Il est question qu un autre sentier soit aménage dans les années qui viennent...
Les conditions de logement et de restauration sur le parcours des Annapurnas sont facilitantes : nombreux lodges et restaurants dans tous les villages, ce qui permet de faire les étapes de son choix, se reposer, manger ou boire un verre... Les lodges sont équipes de douches et toilettes communes. Les prix des repas et des boissons augmentent avec l altitude ! La période de fin septembre est encore peu touristique.

Quelques mots de geographie : géant au coeur de l Himalaya, le massif des Annapurnas est compose d une dizaine de sommets culminant a plus de 6000 m avec pour vedette l Annapurna I gravi en 1950 par la fameuse expédition menee par Maurice Herzog. Separe a l ouest du massif du Dhaulagiri par la rivière Kali Gandaki qui relie la Chine a l Inde, et a l Est, du massif du Manaslu par la rivière Marsyandgi. Il domine de toute sa masse la plaine de Pokhara au sud. Les régions des Annapurnas et de l Everest sont les plus fréquentées ; celle du Langtang beaucoup moins ; d autres sont interdites sauf permis spécial délivre par les autorités locales comme le royaume du Mustang au nord des Annapurnas.

Nous resterons quelques jours a Pokhara avant de repartir sur Kathmandu et le prochain trek dans la région du Langtang, frontalière avec le Tibet.



Kathmandu

Nous sommes arrives le 17 septembre au Népal, a Katmandou. Nous logions dans le quartier touristique de Thamel, rempli d'hôtels, de restaurants, boutiques d artisanat et de matériels de montagne. A voir a Katmandou, la place historique de Durbar Square avec des temples hindous et bouddhistes très anciens, une ambiance bien particulière ; la célèbre stupa Shambubaya aux yeux de bouddha, qui domine la ville ; la stupa Bouddanath classée au patrimoine mondial de l UNESCO et lieu de pèlerinage bouddhiste. On peut citer aussi a proximité, les bourgades de Patan et Bakhtapur qui ont, comme Katmandou, leur centre historique et culturel fait de temples et palais des 17e et 18e siècles. Beaucoup d animation a Katmandou et surtout beaucoup de pollution, dans un désordre frénétique.
Nous sommes restes 3 jours tout d abord a Katmandou pour préparer nos treks : nous avons décide, pour ce premier voyage au Népal, de faire le tour mythique des Annapurnas et ensuite de visiter une région moins fréquentée, proche du Tibet, celle du Langtang. Nous sommes revenus a Katmandou une fois les treks termines pour laver notre linge !!! avant de continuer notre voyage sur l Inde du Sud : départ le 24 octobre pour Bangalore.